Nous traversons actuellement la plus médiatique des tempêtes. Depuis que le gouvernement Charest est en place, nous avons perdu confiance en nos institutions et la classe politique passe un mauvais quart d’heure. Nous espérons plus de nos politiciens et politiciennes, mais en même temps, nous avons les hommes et les femmes politiques que nous avons élus. Par dégoût ou pour un devoir de changement, nous avons donné à la classe politique notre sens des valeurs. Nous avons été des milliers à marcher en brandissant le spectre de la folie des grandeurs, demandant à ce même gouvernement de réduire son gargantuesque appétit. Plusieurs émissions de radio ont pris le relais sur les dépenses folles, l’irrationnelle pensée magique et la nécessité de nous reprendre en main.
Puis un jour, en pleine tempête, notre bon gouvernement décide sans nous consulter, qu’il devait investir dans le nouvel amphithéâtre du maire Labaume. Je suis content qu’enfin un conseil municipal passe aux actes et investisse dans le sport et loisir et moins dans la culture. Mais nous devons avoir le moyen de nos ambitions, je ne reviendrai pas sur ce que nous aurions pu faire avec cet argent, la n’est pas le débat. J’en suis simplement sur le fait qu’un gouvernement pourri par l’intérieur, souvent déconnecté de la réalité actuelle, du contexte économique difficile, tente d’acheter votre vote pour 200 millions de dollars. Puis enfin dans un coup médiatique important, les deux complices du début annoncent que le projet prend forme et que nous allons avoir l’amphithéâtre promis lors de la campagne électorale de la ville. Si vous m’élisez fort, sans trop d’opposition, je vous donnerai l’amphithéâtre de vos rêves. Mais le rêve n’était pas seulement le monument à la gloire de l’individu, le legs politique d’un homme vaniteux, mais bien le retour de l’équipe de hockey que nous avons perdue. Rappelez-vous seulement qui est parti avec l’argent de la vente, avions-nous droit à un léger retour de cet argent?
Afin de faire grandir le suspense, silence radio sur le groupe qui se joindra à ce projet afin d’en prendre le contrôle. Tout était cousu de fil blanc, décidé d’avance, mais la gloire devait être au rendez-vous. Un autre moment de gloire afin de couronner le travail de profondeur faisant ainsi oublier les gaffes passées. Ici encore je dois dire merci et bienvenue au groupe de M Péladeau qui redonnera aux gens de Québec un peu d’espoir de revoir un jour les Nordiques revenir au bercail. Ici encore nous savons qu’un homme d’affaire tel que M Péladeau ne prendrait aucun risque sans qu’il ne soit calculé et bien réfléchi. Il n’est pas loin de jour ou la transpiration des amateurs de hockey imprégnera les chandails passés et futurs. Maintenant, passons aux choses sérieuses, les députés fédéraux de la région de Québec ont commis la bévue de leur vie, ils n’ont volé personne, ils ont simplement manqué de jugement dans leur approche. Le reste du Canada tanné d’entendre les séparatistes bloquistes et péquistes, parasiter le Canada tout entier, n’ont pas apprécié ce geste de pure folie qui n’était au fond qu’un geste de solidarité sur l’idée du retour du hockey à Québec. Il n’en fallait pas plus pour que le gouvernement fédéral se protège de toute demande sur des dossiers semblables. Il venait ainsi de gagner le respect des autres provinces tout en abandonnant ses députés provinciaux au triste sort que les amateurs de hockey leur réserveront. Il annoncera dans quelque temps un budget déficitaire, mais qu’à cela ne tienne, la logique des partisans était que nous devions avoir de l’argent coûte que coûte. Le reste du Canada en a eu, nous voulons notre part, peu importe la conjecture, l’avenir du hockey de Québec transcende la logique et, que payent les générations futures, nous voulons notre bébelle aujourd’hui. Tels des enfants gâtés qui ont eu des jouets une année et qui ne comprennent pas pourquoi l’année suivante ils n’ont rien ou presque parce que le père est au chômage. Les courriels sont nombreux, les réactions sont agressives et la logique prend le bord. Nous aurions donné notre vote à nos députés s’ils nous avaient donné un peu d’argent, mais maintenant que le Canada dit non, nous voterons Bloc Québécois afin de les faire payer pour cet affront. Il est facile pour ces députés sans pouvoir de critiquer et de dire ce qu’ils auraient fait, ils ne seront jamais au pouvoir. Ils resteront un parti marginal représentant des Québécois et Québécoises qui croient encore que la guerre existe encore entre les Anglais et les Français. Les Anglais sont tellement écœurés de vous entendre crier contre le reste du Canada qu’un jour, ils nous jetteront dehors. Nous sommes une province pauvre qui va chercher son chèque de BS au Fédéral, mais cela nous l’oublions trop souvent. Votre vote est à vendre! Vendez votre âme, vos principes, votre droiture, vos vies, mais de grâce acceptez ce qui en découlera. Si les conservateurs sont rayés de la carte au Québec à cause de la sueur des amateurs de hockey, cela me décourage de cette population qui n’a plus aucune raison de crier. Soyez logique, et votez pour Charest et sa grande famille Libérale car ils ont acheté votre cerveau.
Claude Roy