mercredi 27 juillet 2011

Entre haine et amour

Voici ce qui représente le mieux les Québécois et les Québécoises, cette dualité de comportement aussi irrationnel qu’incompris. Nous votons contre quelqu’un avec la fermeté de notre décision, mais c’est le cœur qui guide notre main. Lors de la dernière élection fédérale, une grande partie de la population a encore une fois prouvé que la haine et l’amour peuvent être des complices extraordinaires. Nous avions peur de donner un trop grand pouvoir au gouvernement en place et nous en avions assez, d’être représenté par un parti usé par le temps. Puis un dimanche au soir, les téléspectateurs ont été charmés par le charisme, le sourire, la candeur, et la moustache de Jack. Du jour au lendemain, il est devenu la coqueluche médiatique et l’ampleur du phénomène donna les résultats que nous avons actuellement. Puis, au moment où les députés sont encore à ouvrir leur bureau de circonscription, la nouvelle tombe. Notre Jack devra se battre avec un autre cancer, nous aimions sa canne, sa détermination à ne pas nous montrer sa douleur. Mais le temps le rattrape, la maladie également, il tire sa révérence et se donne du temps pour combattre un seul démon à la fois.

Toute la province qui lui a confié sa destinée retient son souffle, qui pourra encore nous sauver à l’aube de la prochaine session parlementaire? Tout comme Lucien Bouchard à l’époque qui a dû se battre contre cette bactérie qui lui a volé une jambe, Jack attire la sympathie. Il est encore sur toutes les lèvres, les messages de sympathie se multiplient et la presse demeure aux aguets préparant en cachette les pages nécrologiques. En hypocrites, ils dressent le bilan, ramassent les photos et dressent la liste des réalisations. Certains postes de radios et quotidiens avaient fait de même avant le décès de Pat Burns pour être les premiers à faire la nouvelle. Choqués? Ne soyez pas hypocrites, c’est la dure réalité et personne n’y échappe. Nous souhaitons tous et toutes voir notre Jack redevenir le Jack de nos rêves, mais, personne ne sait ce que l’avenir réserve. Il est l’ami de bien des inconnus, il est le père que rêvent d’avoir les jeunes, car son sourire moqueur est plein de gentillesse. Il est l’ami avec qui nous aimerions partager une bière, le confident qui connaît toutes les réponses. Nous avons idéalisé un homme qui nous redonnait confiance tout en ne comprenant pas vraiment le pourquoi de sa présence.

Notre haine pour l’un nous a fait aimer l’autre, notre dualité nous rattrapera, mais pour le moment, nos pensées sont pour notre grand frère Jack à qui nous souhaitons de revenir en pleine forme. La haine et l’amour sont mauvaises conseillères, mais ici un mot résonne entre les montagnes, Jack. C’est à travers le Canada que l’écho transporte son nom et personne ne peut être insensible à l’envie de lui répondre.

Bonne chance jack.