lundi 4 octobre 2010

Quand une population se mobilise.

Nous n’avons pas l’habitude ici au Québec de voir des rassemblements populaires comme les deux derniers tenus à Québec en moins d’un an.

Celui des cols rouges qui a réuni pas moins de 50,000 personnes marchant sur la Grande Allée, et celui des plaines d’hier avec plus de 60,000 personnes.

Le premier demandant au gouvernement de faire le ménage afin de nous faire économiser de l’argent et ainsi payer la dette et celui d’hier demandant au gouvernement d’investir dans une infrastructure sportive multiculturelle.

Nous demandions au gouvernement de faire des économies et maintenant nous lui demandons d’investir dans le sport, toutes disciplines confondues.

Une marée rouge et une marée bleue, de quoi faire jouir les partis politiques qui se serviront allègrement de cette situation dans un avenir électoral prochain. Promettre de grands projets avec de l’argent emprunté c’est si facile. Tout débuta par la nécessité d’untel édifice pour la capitale nationale, le maire actuel, Régis premier, disait à la population, qu’il devait avoir un mandat fort si les gens voulaient un nouveau bâtiment sportif. La population a suivi son instinct et lui a donné ce qu’il demandait. Aujourd’hui, il tient promesse en allant de l’avant avec le projet coûte que coûte. Si la population accepte de payer collectivement la note des amateurs de sports, je n’ai pas de problème avec cela, pour ma part, ce sera ma contribution à l’émancipation sportive de mon fils. Les jeunes nous accusent nous les Baby-boomers d’avoir créé la situation actuelle, et que de financer cet édifice alors que nous sommes encore vivants serait un juste legs, j’accepte. Mais rappelons — nous que la mobilisation citoyenne a une portés importante et que les politiciens et politiciennes sont aux aguets de nos faits et gestes afin de nous manipuler avec des rêves souvent impossibles à réaliser.

Que les Nordiques reviennent faire l’actualité, que les pages de sports redeviennent rentables pour les journaux, je n’y vois rien de répréhensible,

Mais quand il est temps de voter pour que tous nos rêves se réalisent, nous laissons à une poignée de personnes le soin d’influencer notre vie. Devrions-nous voter tous ensemble sur les plaines pour chacun des engagements du gouvernement? Allons-nous enfin nous prendre en main comme les amateurs de sports le font? La France est dans la rue présentement afin d’influencer les politiciens sur des enjeux importants, mais attention, assurons-nous de faire la distinction entre des projets de société et des rêves socialistes ou individualistes. Ne cherchons pas l’appui populaire et le pouvoir de masse pour des revendications personnelles améliorant notre propre existence.

Sommes-nous sortis dans la rue pour une commission bidon qui nous coûtera 3000 sièges d’un nouvel amphithéâtre? Demanderons-nous collectivement une commission sur la corruption dans le domaine de la construction? Allons, peuple à genoux, rassemblez-vous et prouvez à ces gouvernements que notre avenir est aussi ou plus important que la venue d’un nouveau club de hockey. Ne soyons pas hypocrites, si la mobilisation est si importante pour la venue d’un nouveau de hockey, j’ose croire qu’une action semblable influencerait le débat pour l’avenir d’une population. Mais y aura t’il autant de couleurs dans la foule?

Claude Roy

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